Deux ans jour pour jour après sa date initiale, c’est le dimanche 24 juillet 2022 que le Chromatica Ball a enfin eu lieu à Paris. Après un acte manqué suite au report puis l’annulation du Joanne World Tour (sa tournée précédente) en 2016, la hâte de voir Lady Gaga n’a fait que s’accentuer avec le temps. Après être parvenu à trouver une place en Golden Circle, il ne me restait plus qu’à compter les jours avant le début des festivités. Pour que la découverte soit totale, suite à son premier concert à Düsseldorf une semaine avant celui à la capitale, j’ai masqué tout ce qui pouvait concerner le show. Je ne voulais surtout pas connaître la setlist, les outfits et gâcher le plaisir de tout découvrir par mes propres yeux.

Il devait être 08:00 lorsque je suis arrivé aux abords du Stade de France. J’étais le 99ème Little Monster à être arriver dans ma file d’attente. L’organisation était d’ailleurs un vrai bordel : la file comprenait les personnes en Golden Circle (la pelouse la plus proche de la scène) et ceux en Pelouse Or, située alors derrière la première. Ce n’est que quelques minutes avant l’ouverture des portes que nous avons su comment l’accès dans l’enceinte du stade allait se dérouler.
Avant l’ouverture des portes, il a cependant fallu prendre son mal en patience. Si la matinée s’est bien déroulée grâce à l’absence de soleil, c’était une toute une autre chose une fois arrivé en début d’après-midi. Il faisait tellement chaud que les couvertures de survie étaient indispensables. Je pense même que j’aurais pu tomber dans les pommes. Même combat concernant l’hydratation. Ayant une vessie minuscule, j’ai toujours peur d’avoir envie d’aller aux sanitaires après avoir bu un verre d’eau. L’attente était tellement longue que je ne pouvais rien faire d’autre que boire. De temps en temps, on entendait les répétitions. Cela ne faisait qu’augmenter l’envie que l’attente prenne fin.

Une fois dans le stade, il nous a fallu attendre exactement 21:21 pour que la musique d’ambiance cesse afin de laisser place à Mother Monster. Un point blanc sur un fond noir est apparu sur les écrans géants qui occupaient la scène. Le mélange de ces heures d’attente et celui de savoir que ce moment que j’attendais depuis des années avait lieu m’a alors fait pleurer. J’attendais cet instant depuis tellement longtemps. Bad Romance a retenti dans tout le stade et les 76.000 spectateurs ont repris en cœur le morceau avec elle. C’est ensuite Just Dance suivi de Poker Face qui ont eu les honneurs de faire partie de la setlist (que vous trouverez plus bas). Je ne vais d’ailleurs pas la détailler morceau par morceau mais plus vous donner mon sentiment global sur certains d’entre eux. Pour en revenir au concert, ce trio de tubes constituait l’intro avant les quatre actes (ainsi qu’un acte final) composant le concert.
L’intro terminée, un interlude avec des videos de Gaga était ensuite diffusé sur les écrans géants. J’ai d’ailleurs dû à plusieurs reprises les regarder car les personnes situées devant moi filmaient à tout va. C’était même parfois en regardant sur le smartphone d’une personne devant moi que je savais alors que Lady Gaga était sur scène. La scène justement parlons-en : si l’arrière de celle-ci était surélevée, elle a passé la plupart du temps sur la partie basse, rendant la visibilité réduite pour les personnes ne mesurant pas 2 mètres. L’ambiance était heureusement là et cela ne m’a pas empêché de passer un moment gravé dans ma mémoire.

Chromatica I a résonné dans l’enceinte du stade et Alice a logiquement suivi. Le morceau ouvrant son dernier album en date est l’un de mes préférés. Gaga était sur une plateforme verticale surélevée sur un côté de la scène, ce qui m’a permis de la voir en chair et en os. Un des moments du concert que j’ai préféré.
L’acte suivant a commencé avec Chromatica II puis 911, un des meilleurs morceaux de l’album. En même temps, Chromatica contient peu de mauvais morceaux. Elle a continué à défendre son album sorti en 2020 avec une version raccourcie de Sour Candy. Aucune membre des Blackpink n’était là, aussi bien physiquement que sur les écrans. Idem pour Beyoncé, qui n’était pas là pour le cultissime Telephone. Si jusqu’à présent, Gaga occupait la scène principale, elle est allée au bout d’un deux catwalk pour interpréter LoveGame.
L’acte III était l’occasion pour Gaga de l’ouvrir avec le génial Babylon. Les visuels sur les écrans étaient toute beauté et magnifiaient la qualité du morceau. Durant Free Woman, ses danseurs l’ont habillée d’une tenue rappelant les chanteuses de gospel. Elle a alors été au bout du second catwalk et en est même descendue pour saluer la foule. Entre la fosse pour les personnes en Golden Circle et ceux en Pelouse Or, il y avait suffisamment d’espace pour qu’elle puisse passer au milieu avec ses danseurs, très talentueux. C’est ensuite sur une scène se trouvant à l’autre bout du stade qu’elle est allée. Un piano était disposé sur celle-ci et c’est alors une version bien différente de Born This Way qui nous a été offerte pour ce concert.

L’acte IV était celui dédié au piano. Les écrans proches de la scène étaient alors le seul moyen de pouvoir la voir correctement. Les premières notes de Shallow se sont faites entendre. Et là, les larmes sont revenues. Je trouve ce morceau tellement beau. C’est ensuite I’ll Always Remember Us This Way qu’elle a interprété, toujours au piano et pour rester dans la vibe A Star Is Born. Après nous avoir demandé, en français s’il vous plaît, de chanter avec elle, c’est une version piano voix de The Edge of Glory qui a retenti dans tout le stade. Ces versions revisitées permettent d’avoir de bonnes surprises. Sa voix est puissante.

Après être revenue sur la scène principale, le dernier acte était constitué de Stupid Love et l’à peine connu Rain on Me (sans Ariana Grande, malheureusement), les deux premiers morceaux morceaux ayant servi à promouvoir l’album. Après les avoir entendu pendant depuis deux ans, autant dire que le public les connaissait par cœur.
Hold My Hand du très bon Top Gun: Maverick (aka, à ce jour, le film de l’année, que je vous conseille vivement si vous ne l’avez pas vu) a fait office de rappel. Le concert terminé, Gaga est revenue sur site pour saluer ses petits monstres, avant de repartir et conclure ce concert démentiel.
À l’heure où j’écris ces lignes, je ne m’en suis pas vraiment remis. Je n’arrive pas à réaliser que j’ai enfin vu Lady Gaga. Si ses morceaux tournent en boucle dans mes oreilles depuis ses débuts et que ses performances, aussi bien en live que dans ses clips, sont quelque chose qu’elle fait comme personne, constater cela de mes propres yeux en l’ayant à quelques mètres de moi est tout autre chose. Si je préfère les concerts en salle plutôt que dans des stades, ce Chromatica Ball est le concert en stade que j’ai préféré parmi ceux que j’ai pu faire. L’ambiance générale, les décors, l’énergie qu’elle dégage, rien n’est à jeter. S’il fallait que je chipote, j’aurais bien voulu que Paparazzi, Judas ou Heavy Metal Lover soient de la partie mais je ne vais pas bouder mon plaisir pour autant. Un concert lé-gen-daire.
- Et ci-dessous, la setlist :
- Intro : Bad Romance / Poker Face / Just Dance
- Act I : Chromatica I / Alice / Replay / Monster
- Act II : 911 / Sour Candy / Telephone / LoveGame
- Act III : Babylon / Free Woman / Born This Way
- Act IV : Shallow / Always Remember Us This Way / The Edge of Glory / 1000 Doves / Fun Tonight / Enigma
- Finale : Stupid Love / Rain on Me / Hold My Hand